Après une longue absence due à des différentes raisons je reviens dans l'écriture ; cette fois je fais une parenthèse désenchantée à la série du cinéma pour vous parler de la situation dans mon pays , au passé glorieux ,au présent morose et à l'avenir incertain .
Commençons avec un petit récapitulatif historique:
La Grèce antique , le passé glorieux , qui a donné au monde moderne le théâtre , la littérature et , acquisition principale, la démocratie avec les premières assemblées républicaines où les peuples décidaient directement de leur avenir.
Après multiples invasions , des Romains au Turcs , on arrive à la Grèce du 18ème siècle qui décide de se libérer du joug ottomane avec l'aide des grands pays européennes dont la France, la Russie et le Royaume Unie . Le 14 Septembre 1829 le pays est reconnu autonome par les grands Etats et commence un long périple au sein de la diplomatie . Les grands pays n'offrent pas leur aide sans vouloir tirer leur profit puisque d'une la Grèce libérée affaiblit la position de la Turquie dans la scène mondiale et de deux ça ouvre une grande voie vers le Moyen Orient .
Alors que les Grecs optent pour la République avec à sa tête Ioannis Kapodistrias , les Puissances protectrices imposent une monarchie en installant au trône Othon , le second fils du roi de la Bavière .
Les puissances protectrices accordent les premiers prêts au jeune pays afin de l'aider à l'organisation de l'administration , de la justice , de l'armée et de l'enseignement .
La Grèce , voulant montrer sa gratitude , s'engage aux côtés de l'Egypte à la Guerre contre l'Empire Ottomane avec la "bénédiction" des puissances protectrices qui ont tout à gagner d'un démantèlement de ce grand ennemi . Résultat : une défaite accompagnée de dettes énormes qui obligent ses grands alliés à prendre les premiers mesures humiliantes concernant la dette extérieure du pays. (ça vous rappelle quelque chose?)
Le peuple , exténué par ces mesures , se lève pacifiquement et se rassemble devant le Parlement où ils déposent la demande de constitution que Othon avait refusée . Le roi cède mais continue à garder les rênes du pays .
Les grands pays se lancent dans la Guerre de Crimée qui le rendent un peu grognons puisque l'argent que ce petit pays leur doit : les Anglais , en tous démocrates qui sont , procèdent au blocus maritime du pays et les Français , sacrés philhellènes , occupent le port du Pirée , le plus grand port du pays , jusqu'à que le roi decide de constituer une commision du contrôle de la dette .
Un coup d'Etat fait fuir le régent Othon et sa femme ; les grandes puissances de l'époque ne veulent pas d'un premier pas vers la démocratie et installent un autre prince qui n'aurait pas la chance d'être roi à son propre pays : Guillaume de Danemark qui prend le nom de Georges 1er. (cessation des îles ioniennes par le Royaume Uni comme cadeau de bienvenu)
Le jeune régent continue à régner sur un pays à l'agriculture dominante et à l'industrialisation faible et dont l'employeur principale reste la fonction publique (jusqu' à nos jours) , le pays compte le plus grand nombre de fonctionnaires . Ces postes là constituent le fonds de commerce des partis politiques qui nomment leurs partisans où ils veulent . Une situation qui continue même maintenant et que personne ne jamais eu le courage d'interrompre ce cercle vicieux qui endort une partie de la population .
On arrive pour la fin de cette première partie au Premier Ministre Charilaos Trikoupis , fervent anti-royaliste qui après avoir occupé plusieurs postes dans des gouvernements , gagne les élections de 1875. Grand réformateur, il change le loi électorale qui oblige le roi de nommer chef du gouvernement le leader du parti majoritaire au parlement ; ça lui vaut de perdre des élections et de les regagner jusqu'au 1882 où il devient le chef de file d'un gouvernement stable . Sous son mandat , le pays se dote du chemin de fer et du Canal de Corinthe en esperant d'attirer ainsi les investisseurs étrangers mais la corruption qui règne au pays a raison de lui et il énonce la fameuse phrase "Malheureusement nous sommes ruinés" qui , bizarre , lui vaut de perdre sa place . Ce malheureux bonhomme revient au pouvoir au 1893 afin de préparer les Jeux Olympiques de 1894 , sans être sceptique sur le coût de l'organisation , qui a aggravé la dette du pays. Tout ressemblance avec la situation du pays , 110 ans après, est fortement hasardeuse .
Ici ça se termine cet petit rappel historique qui , j'espère va vous permettre de comprendre mieux les manigances de chaque partie qui pèsent sur un peuple pendant des siècles
Bien à vous
Costass de Montparnass
