mardi 19 avril 2011

l'histoire du cinéma pour les nuls. Quatrième partie

Faites les rire II: A la recherche du zygomatique détendu

Nous voilà de retour dans le paysage du comique américain. Les comédies slapstick battent leur plein et les figures et les corps des acteurs commencent à être reconnaissables. Ainsi on a la naissance des premiers stars du rire : Roscoe "Fatty" Arbuckle , Buster Keaton et Harold LLoyd. Les deux premiers sont des très bons amis ; ils font partie de l'équipe de Keystone films alors que Lloyd travaille pour le grand ennemi de toujours : les studios Edison. 

Roscoe "Fatty"Arbucle est celui avec le destin le plus tragique ; déjà il est obligé de supporter un surnom qui lui colle à la peau à cause de sa silhouette ronde. Il devient, grâce à son talent et sa bouille sympathique, le premier acteur à se faire payer un million des dollars par an . Une somme qui fait des envieux et provoque sa chute : après une soirée très arrosée dans sa demeure, une jeune starlette, dont le nom de famille ne s'invente pas (Rappe ),se retrouve morte dans sa chambre. L'acteur est accusé, par les proches de la jeune fille, de viol et de meurtre. Fatty est reconnu innocent mais ce procès lui coûte sa place au Panthéon des stars ; aucun magnat de Hollywood ne prend sa défense et il est proscrit dans le milieu du cinéma . 

C'est dommage parce que , malgré sa silhouette ronde , c'est quelqu'un de très agile et dynamique . Il réussit à rendre les courses poursuites et le lancer des tartes et des autres aliments comme des éléments principaux de la comédie slapstick . Son corps lourd se meut avec grâce dans le décor afin de lancer une tarte ou une sac de farine sur la tête des personnes qui l'embête. Voici un exemple de son travail :

                                                                        

Dans ce vidéo on voit dans les premiers minutes l'autre grande figure de Keystone , Joseph Frank Keaton Junior , connu sous le nom de scène Buster , qui signifie pote ou casse cou, dans l'argot américaine. Keaton est connu comme l'homme qui ne rit jamais ; son visage reste impassible,malgré les tourments que les scénarios lui imposent, et est considéré comme le premier comique intellectuel . Dans ces films nous voyons son désir d'aller d'avant ; ses personnages affrontent milles obstacles et milles péripéties mais,avec finesse et obstination, arrivent à progresser. Keaton est moins humaniste que Chaplin , son grand rival et ami . Il cherche à créer les gags comiques visuellement parfaits. Son visage" masque" lui sert afin de souligner le fait que ses personnages se trouvent dans les situations extraordinaires et qu'ils doivent faire face . Un premier exemple de son travail : 

                                                                    
Dans ses films les plus connus c'est l'amour qui pousse l'héros du film à subir les pires tourments pour être près de ceux qui aime ; dans Steamboat Bill Jr ( Cadet d'eau douce) , scène ci dessus , Keaton cherche à sauver son père de la prison dans une ville frappée par une tornade . Le personnage principal du General(le mécano de la "Général" ) n’hésite pas à porter l'uniforme et à s'approprier le mécanique du train afin d’impressionner et sauver à la fin la belle Annabella . Admirez le travail d’orfèvre dans cet extrait:

  
Dans le film Sherlock Junior , Keaton s'approprie les accessoires du décor et des autres personnages afin de  rester fidèle à ses personnages ingénieux qui détournent les objets pour mieux éviter les conflits et la collision frontale. Régalez vous avec cette séquence de filature : 
                                                                   

Il ne faut pas quitter le chapitre Keaton avant de parler des ses deux autres films importants : The Navigator                                                                     
et The Cameraman, qui est son dernier succès.  Dans le premier film Keaton passe du statut de jeune milliardaire oisif à celui de héros malgré lui qui sera obligé de devenir un navigateur de premier ordre afin de sauver sa bien aimée. 

The cameraman est son dernier grand film avant l'arrivée du cinéma parlant qui va bouleverser sa vie comme celles des autres artistes. Le film narre les aventures d'un jeune photographe qui tombe amoureux de sa belle voisine qui travaille dans une grande compagnie du cinéma . Keaton devient le temps d'un film opérateur des combats de rue à Chinatown, père adoptif d'un singe savant , ridicule et héros dans ce chant de cygne de sa génie visuelle . Incapable d'adapter son génie aux gags du cinéma parlant , il se contente dans la fin de sa carrière des rôles de clown triste dans The Sunset boulevard ( Boulevard du Crépuscule) et Limelight( Les feux de la rampe) . Un dernier extrait pour la route 
                                                                 
  
Nous allons fermer notre premier cycle de la comédie américaine avec Harold Lloyd.  Harold Lloyd est le representant de la classe moyenne américaine dans le Panthéon des personnages comiques. Au contraire du divin clochard Charlot et de l'aristocrate caméléon de Keaton , Lloyd est le jeune homme bien sur lui , intégré et équilibré. Il reste célèbre pour la séquence où il est suspendu aux aiguilles d'une horloge pendant l'escalade de la façade d'un gratte ciel .  
                                                                                                                                                                                             
Ne vous inquiétez pas les amis , nous allons revenir à la comédie avec l'humour anarchique des Marx Brothers  et la comédie de situation connue sous le nom screwball comedy . Avant nous ferons une escale au vieux continent pour parler des deux écoles : l’expressionnisme allemand et le cinéma soviétique  . 

Merci à tous les compagnons de ce voyage. 
sincèrement votre 
Un Grec à Paris 

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